Nous devrions peut-être nous engager dans la moindre marche avec un esprit d’éternelle aventure sans retour – prêts à renvoyer nos cœurs embaumés comme des reliques vers nos royaumes affligés.

Henry David Thoreau

Le Serment de fidélité

Marceline Desbordes-Valmore ; Robert Desnos ; René Daumal ; Catherine Pozzi ; Max de Carvalho

HIVER 2017 :
Cinq livres, chacun sous étui, réunis sous bandeau.

Avec cette livraison d’hiver, dernier quatuor de la collection 2017, la Bibliothèque des Impardonnables conclut sa première année.

Le Serment de fidélité réunit deux des plus grandes voix féminines de la poésie française, Marceline Desbordes-Valmore (1786 – 1859) et Catherine Pozzi (1882 – 1934), ainsi que deux visionnaires de la période des « sommeils surréalistes » et de la « métaphysique expérimentale » du Grand Jeu : Robert Desnos (1900 – 1945) et René Daumal (1908 – 1943). Leur dénominateur commun, par des chemins et au travers de voix si différentes ? Le « Très haut amour » célébré par Pozzi en six poèmes sublimes.

Sentiments passionnés pour Desbordes-Valmore et Pozzi, la première cherchant à conjurer par des accents déchirants l’abîme d’un cœur abandonné ; la seconde, par-delà sa relation avec Paul Valéry, pressentant une verticale de l’âme et poursuivant son vol « outre les cieux fermés ».

Impossible attachement ressenti à l’égard d’une mystérieuse apparition féminine, pour Robert Desnos, qui sans vouloir douter de la présence de sa visiteuse nocturne (hallucination ? fantôme ?), ne peut rejoindre la vision spectrale aux « chaussures tachées de boue », dans cette dimension désincarnée et tout ensemble sensible.

Enfin, les poèmes de René Daumal sont certes inspirés par un amour tout humain mais celui-ci transposé sur le plan d’une révélation qui prend sa source dans Aurélia ou le rêve et la vie de Nerval. Daumal, quoique tout autrement que Desnos, traduit en un ensemble d’une puissance sans équivalent dans la poésie française du XXe siècle une « évidence absurde », et ces « illuminations » dont Rimbaud le premier a fixé les vertiges, et dont la vérité ne fut jamais si parfaitement rendue que dans sa simple double page des Déserts de l’amour.

Le cinquième volume de cette saison d’hiver, élaboré par Max de Carvalho, propose la mise en perspective et l’appareil critique des seize recueils publiés au cours de l’année.

Marceline Desbordes-Valmore : Triste comme à ténèbre / Catherine Pozzi : Vale atque ave / Robert Desnos : À la mystérieuse / René Daumal : À la Néante / Volume 17 : Topographie sentimentale d’un domaine français par Max de Carvalho – Notes et présentations pour l’année 2017.