Nous devrions peut-être nous engager dans la moindre marche avec un esprit d’éternelle aventure sans retour – prêts à renvoyer nos cœurs embaumés comme des reliques vers nos royaumes affligés.

Henry David Thoreau

Sur La fin de Bartleby

Patrick Corneau

[…] L’énigmatique formule de Bartleby, le personnage du roman éponyme de Melville, « I would prefer not to », continue de hanter les esprits longtemps après son invention. Quelle qu’en soit la traduction, elle est devenue pour certains, plus qu’un miroir, comme une raison d’être, un signe de ralliement. L’effet de sidération, comme l’attraction vers un point qui se dérobe, a été réussi à la perfection. Mais, mais… le fameux mantra qui fit tant d’adeptes se reconnaissant dans le personnage en rupture au point de se l’approprier et de s’y projeter – parfois même avec une certaine complaisance – s’est accompagné d’une curieuse et obstinée disparition : l’oubli de la fin de la nouvelle et le sort funeste de Bartleby, grand « confiné » dans son irréductible singularité…

Prenant acte de ce « scotome », de ce point aveugle, Thierry Bouchard a eu l’idée d’imaginer avec La Fin de Bartleby (Éditions Fario) un récit qui tisse la lecture de Melville et la fin d’un fictif « écrivain de la disparition » appelé « l’écrivain B. » dont le narrateur, sorte d’alter ego, est le confident puis l’exécuteur testamentaire après l’avoir accompagné dans ses derniers moments. L’inscription de ces bartlebyennes figures les unes sur les autres en un fascinant palimpseste est le prétexte parfait pour ébaucher une réflexion sur l’écriture et ce qu’elle implique de renoncement au monde. […]

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La Fin de Bartleby

L’énigmatique formule du copiste, « I would prefer not to », continue de hanter les esprits longtemps après son invention. Quelle qu’en soit la traduction, elle est devenue pour certains, plus qu’un miroir, comme une raison d’être. Le tour a été réussi à la perfection, qui s’accompagne d’un curieux scotome ou de l’oubli récurrent d’un détail hautement significatif : la fin de la nouvelle et le sort funeste de Bartleby. Ce récit qui tisse la lecture de Melville et la fin d’un fictif « écrivain de la disparition » est surtout une réflexion sur l’écriture et ce qu’elle implique de renoncement au monde. Ce qui alors prend fin ici — pour

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