Dolorès Marat est une photographe de la nuit, de l’illusion, du rêve. Ses photos, qu’elle ne retouche ni ne recadre, suscitent chez le spectateur une plongée dans l’imaginaire.
Des personnages fantomatiques surgissent de la pénombre, des objets du quotidien deviennent d’une inquiétante étrangeté. Le procédé de tirageFresson, qu’elle privilégie, donne à ses clichés un aspect velouté et des couleurs oniriques. Dolorès (1), un film de Thomas Goupille, consacré au travail de cette photographe qui a eu des vies antérieures avant de vivre de et dans ses images, sort en mars. Un abécédaire permet de mieux comprendre sa singularité : A comme argentique, B comme bleu ou F comme flou… Il convient de guetter ses expositions (2) et de se procurer ses livres (dernier opus : Lune rouge et autres animaux familiers, aux Éditions Faro). C’est à chaque fois une invitation à la magie.