Dans « Tientos », l’auteur bordelais livre une réflexion sur l’art et la condition humaine
Le « tiento », en espagnol, c’est autant le sens du toucher que le tact ou le doigté. Et au pluriel, c’est une façon de chanter le flamenco. Il y a un peu de tout cela, un rythme propre et une densité palpable du bout des doigts, dans le dernier ouvrage d’Iñigo de Satrústegui et publié par les exigeantes éditions Fario.
L’auteur hispano-bordelais est correcteur à « Sud Ouest » : il met notamment son implacable érudition au service du « Mag ». À côté de quoi il creuse, livre après livre, le sillon d’une œuvre littéraire très personnelle, composée de textes courts qui confinent à la poésie en prose, où la lumière de l’art le dispute à la noirceur d’une lucidité qui ne transige pas.
Le texte qui donne son titre à ce recueil ne compte que trente pages mais l’auteur semble y avoir condensé une pensée foisonnante, pour qu’il n’en reste que le plus pur. Ainsi y trouve-t-on une réflexion profonde, avec quelques touches d’autodérision, sur la condition de mortel, « l’étonnement d’avoir été jeté parmi les êtres et les choses » et « la prégnance du néant », sur l’émotion esthétique et le salut par la beauté.
« Tientos », d’Iñigo de Satrústegui, éd. Fario, 56 p., 10 €.