L’œuvre de chair
Dans un siècle qui a voué aux gémonies la sensibilité, et surtout ce qu’elle doit aux sens — tant les lois du marché imposent le contrôle réfléchi des consciences et des corps, la peinture de Paul Rebeyrolle constitue une insoumission. Sa violence, son exubérance, sa cruauté, ses débordements hors du cadre de l’asepsie généralisée nous atteignent : comment demeurer spectateurs, placides, comment ne pas être incorporé à « cet univers d’étreintes et de clameurs, de cris, d’œdèmes ou de tripailles jetées sur la toile, la vie dont elle procède, qu’elle montre torturée pourtant, dépecée, veule mais irréductible […] ». Les corps meurtris, les corps malades, les