La Peur de peindre
Une intuition parcourt ce cahier de notes de Jacques Le Scanff : nous n’avons pas fini d’apprendre à voir. Qu’il s’agisse du motif – faces d’hommes, montagnes, ciels –, ou des tableaux eux-mêmes, tout regard reste à inventer, à chaque instant. Et ce qui se joue dans cet ordre du regard ne se réduit que très lointainement, très approximativement, à la matière en apparence ordonnée du langage. Écrire la peinture, cette aporie ne vaut que lorsque la langue touche à un autre domaine, à un autre état, celui du poème. Ces fragments, tout proches de l’atelier, de la main, de l’œil, sont de cette nature. Ils sont