ceux-là qu’on maudit
Des perdus, des fâchés, des forcenés, des mioches embarrassés de leur corps et de leurs cris, affrontés aux pays, aux bordures des forêts, à la fougère et à la nuit. Dans le froid, une ébauche d’âme se disperse en buée. C’est l’enfance. Les poèmes en prose de Mary-Laure Zoss n’ont pas d’équivalent, bien que nourris par des voix qu’on ne saurait réduire au chœur pourtant très riche de la poésie suisse romande, de Roud à Chappuis en passant par Chappaz ou Jaccottet. Petits blocs durcis pour résister au temps et aux modes, une histoire y apparaît en filigrane, une famille plutôt vague s’y dessine,