Avec son dernier livre, l’écrivain et cinéaste propose un récit envoûtant et historique sur l’émergence, à la fin du XVIIIe siècle, d’une pratique déterminante pour l’histoire du cinématographe : celle des projections publiques et privées de lanterne magique.
Le siècle des Lumières bouillonnait d’idées plus scintillantes les unes que les autres, scientifiques, techniques, philosophiques, spectaculaires aussi. Auteur d’un récit flamboyant, Jérôme Prieurnous propose une plongée pour nous narrer à quel point la passion de l’ombre favorisa l’essor d’un mystérieux phénomène et fut à l’origine de quelques superbes incidents de vision dont témoigne la vogue des séances de lanterne magique, l’ancêtre des appareils de projection. Une sorte d’ archéologie du cinéma, qui met en lumière deux œuvres, celle de Marcel Proust, et les Mémoires d’ Étienne-Gaspard Robertson, l’inventeur de la fantasmagorie qui fit carrière sous le Directoire et le Consulat.
— Votre dernier livre paru il y a deux ans, la Moustache du soldat inconnu (Seuil), était consacré à vos souvenirs de la guerre de 1914, comme vous l’aviez écrit de façon un peu provocatrice. Mais quel rapport aujourd’hui avec la lanterne magique ?
— Ce que l’on fait au gré du temps peut apparaître très divers sur le moment puis s’éclaire soudain, devient cohérent, comme si l’on avait poursuivi sans le savoir, sans le vouloir, un fil secret. Le fil, pour moi, est l’interrogation que suscitent les images, ce qu’elles nous disent en dehors du langage, ce qu’elles nous montrent sans nécessairement le rendre.
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