Nous devrions peut-être nous engager dans la moindre marche avec un esprit d’éternelle aventure sans retour – prêts à renvoyer nos cœurs embaumés comme des reliques vers nos royaumes affligés.

Henry David Thoreau

W. G. Sebald

De son vrai nom Winfried Georg Maximilian Sebald, Max, comme il préfère se faire appeler, W. G. Sebald est un écrivain et essayiste allemand.

Il a grandi en Bavière dans un milieu ouvrier. Son père entre à la Wehrmacht en 1929, y reste sous les Nazis et est fait prisonnier de guerre jusqu’en 1947. Le miracle économique d’après-guerre fait que la famille intègre les rangs de la petite bourgeoisie, où le silence est de mise sur les événements d’avant 1945. A seize ans, Sebald, voyant un documentaire sur les camps de Bergen-Belsen, prend conscience de la réalité historique. La thématique de la fragilité de la mémoire et de la disparition, ses préoccupations avec l’Holocauste, la Seconde Guerre Mondiale et son effet sur le peuple allemand sont au centre de son oeuvre.

A vingt-deux ans, il choisit de quitter sa terre natale, l’Allemagne du Sud pour la Suisse et l’Angleterre où il s’est par la suite fixé. Il étudie la littérature aux Universités de Fribourg et de Manchester, obtient son doctorat de celles de Norwich et de Hambourg, et enseigne brièvement à St Gallen, avant de devenir, en 1987, professeur de Littérature Européenne à East Anglia University à Norwich.

Il ne commence à écrire que vers la quarantaine, se considérant plutôt professeur et chercheur qu’écrivain. Ses nombreux essais sont une leçon de sensibilité, de perception et d’élégance d’expression. Ses romans, Vertiges (1990), Les émigrants (1992) , Les Anneaux de Saturne (1995) et Austerlitz (2001), sont caractérisés par un étonnant mélange de (pseudo) faits historiques très divers, de reportages, de notes de voyages, de souvenirs et de fiction, parsemés de photos ou de gravures en noir et blanc.

Il est mort d’un accident cardiaque au volant de sa voiture sur une petite route du sud de l’Angleterre.

Aux éditions Fario : Nul encore n’a dit, avec des gravures de Jan Peter Tripp, traduit par Patrick Charbonneau, préface de Gilles Ortlieb, 2014. Ainsi que deux volumineux et splendides inédits, Ombres errantes. Aux limbes de la Création et Vue cavalière de la Corse traduits par Patrick Charbonneau et publiés successivement dans les numéros 9 et 10 de la revue fario.