Rome
« Qui venait habiter à Rome, autour des années quatre-vingt-dix, découvrait une ville bien éloignée des images du traditionnel « Voyage en Italie » comme des clichés de l’actuel tourisme de masse. Âpre, dure, corrompue, somnolente et violente à la fois, à mi-chemin entre mythe et chaos, Rome semblait partagée entre le rêve de sa grandeur passée et la réalité de sa dégradation contemporaine – tout en gardant une beauté secrète dont l’emprise pouvait être hypnotique. Célèbres ou anonymes, de souche ou d’adoption, la plupart des Romains continuaient à vivre au jour le jour, avec leur fatalisme légendaire voire leur indifférence ; d’autres tentaient de lire les