Le Chant du possible
Il y a une histoire du jazz. Il y a aussi une histoire de Jacques Réda avec le jazz, une rencontre amoureuse sans laquelle son œuvre ne serait pas celle qu’elle est. Un art qui puise aux sources d’une douleur à laquelle le blues a donné forme humaine et dont l’essence serait de renverser la pente malheureuse dans une grâce et une énergie bondissante, surgies non par hasard mais par surprise, à un moment donné : voici sans doute ce qui irrigue mystérieusement une écriture et une vie. Il faut avoir été surpris soi-même par cette musique, par cette déflagration d’une immédiateté, et ceci, précisément, au moment donné où se croisent