Campagne perdue
Dans ces textes datés de 1919 à 1969, Gustave Roud marche. Il hante tout autant qu’il l’explore le paysage ouvert dans les collines du Haut-Jorat qu’il aura arpentées toute sa vie. Parfois proches du Journal, ces notes très écrites, d’où émerge parfois un poème, parcourent les lieux et les gestes de la ruralité qu’il a côtoyée, dont il était issu et qui aura constitué peut-être sa vraie famille. C’est d’ailleurs à ses « amis laboureurs » qu’il dédie ce livre composé au long d’un demi siècle : « le temps, précise-t-il, pour l’ancien monde paysan de n’être plus ». La fureur des moteurs et l’abondance des foules a élargi les