Nous devrions peut-être nous engager dans la moindre marche avec un esprit d’éternelle aventure sans retour – prêts à renvoyer nos cœurs embaumés comme des reliques vers nos royaumes affligés.

Henry David Thoreau

Lionel Bourg, L’oeuvre de chair, La peinture et la vie

Thierry Romagné

À l’heure où la « grande peinture américaine », celle de l’après-guerre (de l’expressionisme abstrait au pop art, pour aller vite), fait l’objet du consensus que l’on sait, que l’Anglais Francis Bacon triomphe un peu partout, que Pierre Soulages s’impose justement, durablement, chez lui et ailleurs, on ne peut que s’étonner du relatif silence entourant l’oeuvre de cet autre géant émergeant lui aussi au mitant du siècle, Paul Rebeyrolle. Les rétrospectives donnant à l’amateur l’occasion de faire le point sur cet artiste, les expositions sur son oeuvre sont si rares qu’on ne peut que saluer l’initiative des éditions Fario de republier, dans une version révisée le petit texte dense et tranchant que le poète Lionel Bourg avait consacré au peintre l’année suivant son décès, survenu en 2005.

Puisqu’on se trouve toujours un peu dans le portrait que l’on fait de quelqu’un, dans l’étude que l’on consacre à une oeuvre, c’est sans ambages que l’écrivain commence son exploration par son propre parcours d’amateur d’art, démêlant ses attentes face au tableau. Il y veut une pensée qui vibre.…

Lire la suite dans la revue Europe (n°1106 – 1107-1108).

L’œuvre de chair

Dans un siècle qui a voué aux gémonies la sensibilité, et surtout ce qu’elle doit aux sens — tant les lois du marché imposent le contrôle réfléchi des

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