Le dernier Varlamis a d’abord fait l’objet d’une lecture par Thanassis Valtinos en guise de discours de réception à l’Académie d’Athènes le 27 avril 2010,
C’est un texte d’une extrême densité, malgré sa brièveté, dont la construction complexe réserve de nombreuses surprises au lecteur. Le romancier – Valtinos aurait voulu que l’indication « roman » figure sous le titre – se saisit d’un personnage uniquement connu par une chanson populaire très courte, Varlamis, et lui invente une descendance. Le point de départ est historique – la chanson populaire figure dans le recueil de Passow (1860), décrivant le héros, un klefte, étendu à l’ombre d’un platane, ses armes pendues aux branches de l’arbre, sans qu’on sache s’il est mort ou vivant … Mais à partir de là on entre dans la fiction.
L’œuvre concentre en quelques dizaines de pages l’histoire de la Grèce moderne, depuis la guerre d’Indépendance jusqu’à la guerre civile, le destin dramatique d’une famille, semé de morts violentes, et la destinée romantique d’un individu, Michel, le « dernier Varlamis », qui meurt victime de la guerre civile, au pied d’un platane comme son lointain ancêtre, le fameux Varlamis de la chanson populaire, en rêvant de l’unique baiser reçu de sa sœur Virginia. Mais ce livre est surtout aussi une réflexion sur l’écriture et le récit, où la narration mime l’étude historique et l’ouvrage universitaire, pour mieux brouiller les pistes entre réalité historique et fiction romanesque.
Préface de Gilles Ortlieb, postface de Lucile Arnoux-Farnoux, suivi de repères historiques sur l’histoire de la Grèce moderne.