Nous devrions peut-être nous engager dans la moindre marche avec un esprit d’éternelle aventure sans retour – prêts à renvoyer nos cœurs embaumés comme des reliques vers nos royaumes affligés.

Henry David Thoreau

Le Bloc-notes de Jérôme Garcin

Un écrivain au Parlement et un cinéaste aux urnes

Jérôme Garcin

Dans la catégorie des écrivains bifrons, je demande Thierry Laget et même j’en redemande. Pendant un quart de siècle, l’auteur de « Proust, prix Goncourt » a été, au Palais-Bourbon, l’homme cravaté, impassible et anonyme, assis au-dessus des oratrices et orateurs, mais en dessous de la présidente ou du président, qui rédigeait, jour et nuit, les comptes rendus des séances. Il les adressait ensuite, après les avoir amendés et avantagés, au Journal officiel, où les députés découvraient que leurs interventions brouillonnes et sauvages étaient soudain claires et stylées. Ainsi donc, Thierry Laget avait deux vies. L’une chez lui, où il composait des romans florentins, annotait À la recherche du temps perdu pour la Pléiade et traduisait des ouvrages de l’italien.

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