Baudouin de Bodinat sait écrire : pour entendre la majesté de cette suite d’incises et de subordonnées, il faut savoir lire, une qualification devenue rare dans l’épaisse nuit du siècle où nous sommes. […] Témoin de sentiments délicats et de mœurs raffinées, l’écrivain observe avec effroi « une déchéance de la faculté sensible », imputable, songe-t-il, à « certain déficit d’élaboration du moi ». Dans les « ténèbres morales sans plus aucun code de bienséance » où nous nous enfonçons, nos vies simplifiées sont des vies colonisées par les messages, le bruit, les stimuli, les informations fausses et vraies qui rendent impossibles tous replis dans un quelconque arrière-pays. Il faut être ivre comme un électeur de Marine Le Pen à l’heure de l’apéritif pour se hasarder à crier : « On est chez nous. » Sous le talon de fer de la Technique, nous ne le sommes plus nulle part.
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En attendant la fin du monde
Il y a ce que l’on constate, ces pôles qui fondent et ces vents d’une violence inconnue, cette vie dont le nombre des espèces si rapidement
Au fond de la couche gazeuse
Comme on s’informe des moeurs et usages d’une colonie animale en observant à bonne distance ses foyers d’attroupement, ses circulations saisonnières, ses activités significatives, il est