Nous devrions peut-être nous engager dans la moindre marche avec un esprit d’éternelle aventure sans retour – prêts à renvoyer nos cœurs embaumés comme des reliques vers nos royaumes affligés.

Henry David Thoreau

« De la littérature que c’est la peine »

Théodore Balmoral, un éphémère à son revers depuis 2016, se souvient de l’homme de revue qu’il a été trente ans durant. Il n’ignore donc rien de cette passion des parutions semestrielles quand la revue Fario a pratiqué, elle aussi, pendant une décennie, ces associations d’auteurs où sont réunies des styles, des cheminements, des bibliothèques, des mondes dont chaque éclat participe à la composition harmonieuse d’un numéro. Ces compagnies appartiennent, comme l’écrit Valery Larbaud, à « de la littérature que c’est la peine ». Que la qualité de cette littérature-là saisisse la lectrice et le lecteur par sa singularité, son originalité, sa rareté, sa justesse ou bien sa beauté toujours inséparable de sa nécessité, tel est notre souhait. Il n’est donc pas improbable que « l’homme qui marche un livre à la main » cherche sous cette nouvelle bannière à répondre au rêve qui l’anime depuis sa naissance, celui de constituer avec des mondes de lettres vivantes un univers où advenir. 

On appelle cela une collection.

ThB.