Y a plus de salons, plus de rencontres. Nous voici reclus dans nos appartements, à caréner la devanture numérique. Au décours d’une débâcle que l’on dit sanitaire : mais n’entendons-nous pas plutôt l’un de ces craquements sinistres qui annoncent l’écroulement des vieux arbres ? Ne serait-ce pas qu’on en a assez du genre humain et de ses agitations, de ses prétendues conquêtes, de ses fièvres de retour sur investissement, de ses insolences ? C’est la plus minuscule forme organique de la vie qui a donné ici le coup de hache.
Donc pas de salons du livre, ni même de Marché de la poésie sur la place Saint-Sulpice. Il sonnait naguère l’entrée dans l’été, joyeusement, le voici désormais prévu en octobre, et le ciel sera peut-être rouge le soir.
Pas de causeries d’auteurs. Il reste encore leurs livres. Au bord de la profusion marchande ordinaire (qui va peut-être devoir en rabattre), certains textes portent juste ce qu’il faut de lumière et de silence.
Les libraires vont très bientôt pouvoir ouvrir à nouveau leurs portes et nous vous invitons à aller les voir. Avec discernement.