Née à Toulouse en 1924, disparue en 1977, elle était fille de cheminot. Son enfance et son adolescence furent marquées par l’itinérance et la guerre. Elle exerça un temps, à la Libération, comme professeur de français et d’histoire dans une institution pour jeunes filles, Le Refuge, puis plus tard dans « le ghetto des C.E.T. » et enfin à l’École normale nationale d’apprentissage (ENNA) de Toulouse. Son histoire familiale comme son expérience auprès d’élèves bannis la rendaient particulièrement sensible aux vertus émancipatrices de l’instruction.
Grande lectrice, engagée dans l’activité syndicale et antifasciste avant et après Mai 68, intéressée par la théologie (elle a suivi l’enseignement du père dominicain Philippe Maillard), mais aussi voyageuse sur les traces du sacré, en Italie tout particulièrement, sa pratique d’écriture demeura secrète. Jusqu’à ce que ses deux filles découvrent les carnets – conservés par son mari Marcel Capgras – qu’elles nous ont permis de publier.