Notre ami Jacques Le Scanff vient de mourir. Peintre et auteur d’une oeuvre aussi riche dans sa diversité que dans sa profondeur, il fut aussi poète et éditeur de la revue Le Préau des collines et des éditions éponymes. Outre notre tristesse, nous voudrions dire et célébrer les années de partage, nous souvenir de son accueil et de sa générosité fraternelle au début de l’aventure de la revue fario, des lectures partagées et des livres que nous avons faits ensemble : Les Invités de la Nuit de Claude Louis-Combet, sur les « Visages » de Jacques, puis La Peur de peindre dont il est l’auteur et où il rassemblait des fragments à la lisière du poème, fragments tout proches du regard et de la main, sur son rapport à la peinture, comme spectateur et comme acteur. Les deux livres comportant nombre de reproductions de ses oeuvres.
Récemment, Jean-Paul Michel lui rendait hommage avec ce livre que nous avons publié : Tribut pour un homme libre — Pour saluer Jacques Le Scanff.
Sa peinture témoigne, selon Jean Clair, d’un art « exceptionnellement sensible et rigoureux ».
Peindre est une folie qui tache mais le blanc apaise le bleu, le voile. J’aime disposer des estuaires surplombés de monts fragiles, les noyer d’encre venue de Chine. J’aime disposer des villes. Je les cerne de pins gris. J. Le S.
